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Google abandonne son projet de « smart city » à Toronto

La société invoque la crise économique liée au coronavirus pour abandonner ses plans controversés de quartier futuriste dans la métropole canadienne.

Par  (avec AFP)

Publié le 08 mai 2020 à 13h57, modifié le 08 mai 2020 à 18h19

Temps de Lecture 4 min.

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Vue d'artiste du quartier de Quayside, imaginé par Sidewalk Labs à Toronto.

Le projet controversé d’une « Google City » à Toronto, première incursion d’un des géants du numérique dans le monde de l’urbanisme, ne verra finalement jamais le jour. La société Sidewalk Labs, filiale de la maison mère de Google, Alphabet, a annoncé, jeudi 7 mai, qu’elle renonçait à développer le quartier futuriste envisagé sur une friche portuaire de la métropole canadienne, en raison de « l’incertitude économique sans précédent » créée par la crise due au coronavirus, notamment pour « le marché immobilier de Toronto ».

« Il est devenu trop difficile de rendre le projet de 5 hectares viable financièrement sans sacrifier des éléments essentiels du plan, a expliqué Daniel Doctoroff, le PDG de Sidewalk Labs, dans un communiqué. Après de longues délibérations, nous avons conclu qu’il n’était plus logique de continuer le projet. »

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Cet abandon porte une fin abrupte à deux ans et demi d’une collaboration orageuse entre la petite sœur new-yorkaise de Google et la ville de Toronto pour accoucher, au bord du lac Ontario, de ce qui était devenu l’un des projets de « smart city » les plus observés et les plus débattus au monde. L’autorité publique Waterfront Toronto avait choisi Sidewalk Labs, en octobre 2017, pour imaginer un quartier modèle et innovant en matière d’urbanisme, d’écologie et de technologies numériques. La société s’engageait alors à « créer le quartier du futur » et à « établir de nouveaux standards pour une planète plus saine », assurait M. Doctoroff.

Intelligence artificielle

Baptisé Quayside, ce projet avait progressivement pris corps, Sidewalk Labs investissant quelque 34 millions d’euros pour développer ses propositions. Mais au-delà des images d’immeubles en bois, d’espaces publics modulables, de pistes cyclables chauffantes ou de robots-livreurs dans des galeries souterraines, le débat s’était rapidement focalisé sur la question de la confidentialité des données et du respect de la vie privée.

Sidewalk Labs imaginait en effet la création d’une « couche numérique » doublant l’aménagement physique de la ville, dans laquelle des systèmes d’intelligence artificielle exploiteraient toutes sortes de données collectées par des batteries de capteurs pour optimiser la gestion des services urbains.

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Les craintes sur un usage commercial des données collectées avaient nourri une forte opposition, réunie notamment dans le collectif citoyen #BlockSidewalk. Et conduit Roger McNamee, l’un des premiers investisseurs de Facebook et ex-conseiller de son PDG, Mark Zuckerberg, à qualifier en juin 2019 ce projet de « version la plus évoluée à cette heure du capitalisme de surveillance ». La démission de plusieurs personnalités recrutées par Sidewalk Labs pour garantir un usage « éthique » de ces datas n’avait fait qu’aggraver les inquiétudes.

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